30/11/2015

INDIAN SUMMER

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Je ne sais pas de ce qu'il en est vers chez vous, mais ici l'hiver s'impose plus tôt que prévu.
Et a l'approche de l'hiver on a envie que d'une chose: de se replonger dans le soleil et la lumière.
J'appréhende pour ma part toujours le debut de l'hiver qui a une influence sur mon moral.
Il parait au premier abord si  impressionnant et morose mais finalement si beau . 
Donc voici un de ces moments douceurs que j'avais envie de vous faire partager.
Apres ces derniers jours, nous avons besoin spécialement de beaucoup de poésie.
Oui une folle envie de revenir a la délicatesse des choses et de vous apporte de la légèreté après mon dernier article.

C’était début Octobre à Londres au Nord de la ville dans un endroit que je chéri depuis mon arrivé.
C'était si beau, si poétique. 
L’Automne apparaissait à peine et l’été avait du mal à quitter la danse.
Ces arbres verdoyants se mêlant aux tons rouges donnaient l'envie, plus que d'habitude, 
que le temps s'arrête et que la vie s'éternise à ces paysages précis.  
Tout est a part et d'un charme inouï presque mystérieux. 
Mes ballades dans Hampstead Heath Park m'ont accroché à cet endroit de la ville depuis un an pour ne plus le quitter.
Depuis, je garde avec moi ce bout de paradis et lui rend visite le plus souvent possible.

Hampstead Heath (Metro stations Highgate, Eats Finchley, Hampstead and Golders Green)

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22/11/2015

LA SEMAINE D'APRES

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J'ai commencé des dizaines de fois ce post et puis j'ai tout effacé.
C'est ici que depuis 2008 je vous partage ma vie, mes expériences et mon évolution.
J'ai toujours suivi mes idées, voulu échanger et aider, argumenter mais aussi raconter la vie telle qu'elle est.
Mettre l'humanité en avant avec sa beauté, ses vérités et ses failles, comme aujourd'hui.
Depuis "ce" vendredi tout nous paraît bien dérisoire, dénué de sens et illogique.
Des bleus au cœur m'empêchent de trouver les mots justes.
Je me sens vide.
C'est en vrac que je vais vous lâcher mes pensées, par besoin et par signe de résistance.

Nous étions à l'autre bout de la France, mes meilleures amies et moi, 

à la même place que vous célébrant la vie dans sa simplicité.
Demain et le monde semblaient si loin.
On se marrait, on riait et entre nos conversations futiles, passionnées et passionnantes, 
il y avait les mecs, nos bonheurs, nos problèmes et notre futur.
Soudain l’extérieur nous a rattrapé. Une annonce. Un texto. Des statuts. La panique.
Nous ne savions pas à l'heure qu'il était qu'on avait frappé sur l'humanité en pleine gueule.

Tout d'un coup black-out. 
Le temps est suspendu, tout est désordre, rien ne colle.
Depuis quelques jours j'ai le sommeil léger, j'ai sous ma conscience le poids de vos âmes qui sont partis en fumée.
Ils vous ont lâchement et ignoblement tués de leur raison violée et empoisonnée.
130 à l'heure qu'il est. 130 belles et jeunes personnes mais des milliers meutries.
Vous étiez jeunes, vous étiez beaux, vous consommiez la vie au creux de votre jeunesse 
Ces mécréants ont tué votre avenir, vos sourires, votre futur, ceux de vos proches. 
Ils sont partis aussi lâchement qu'ils sont venus, armes à la main et en se donnant la mort morts pour un Dieu qu'il ne méritent même pas de prononcer.
Ils ont réussi, je vous l'accorde, depuis vendredi à endormir l'insouciance d'une jeunesse.

Peu à peu réapparaissent les sentiments.
Il sont fait d'inquiétude d'abord.
Car ça aurait pu être vous et moi, ça aurait pu être ma cousine qui ce soir la a décidé de rester chez elle dans son appartement du 11ème. 
Ça aurait très bien pu être mes cousins aussi qui avaient décidé de s'abandonner à la beauté du sport au Stade de France.
Demain semble si loin mais peut basculer du jour au lendemain.
Et puis survient la tristesse aussi. Elle est humaine et ne cesse de se ressentir.
Elle monte en éclat en voyant vos visages.
Elle accompagne le sentiment d'impuissance qui nous anime 
La tristesse qui nous laisse seule sans voix.
Vient alors la peur.
Ce sentiment le moins partageable du monde.
La peur d'un monde illisible et d'une guerre qui commence à peine.
La peur de l’incontrôlable et de l’incompréhensible. La peur aussi de ne plus comprendre et la peur d'avoir peur.
Peu après la haine.
La pire des haines, celle qui nous aveugle, celle qui nous accable.
La haine de ne pas comprendre comment un être innocent perd la raison.
La haine contre ces personnes qui s'autodétruisent et s'abandonnent à une supposée religion. 
La haine de se demander pourquoi lâchent-ils leur humanité pour se rendre à la barbarie.
La haine pour ceux et celles qui n'ont rien demandé et qui vivent jour et nuit avec cette infamie.
Et ceux contre ceux se plaignent qui se plaignent pour un rien 
L’inquiétude, la tristesse et la haine de voir la vie continuer, de faire comme si de rien était.

Face à ce bordel dans ma tête la conscience revient petit a petit.
Elle est la pour nous faire réaliser soudainement que c'est si bon d’être libre et égaux en droit.
Les 130 belles âmes envolées nous ont rappeler le prix de notre liberté.
Et puis la conscience est aussi là pour nous rappeler notre image et celle de Paris qui n'est rien d'autre que l'image de l'amour et de la vie.
Prendre conscience que Paris est et doit rester une fête.
Paris c'est un bistrot, une attitude, une arrogance, un certain romantisme et le Vendredi au Marché des Enfants Rouges.
Paris c'est le baiser de L'Hotel de Ville,  ce sont les soirs aux théâtres des Grands boulevards et les vitrines du Printemps Haussmann.
C'est aussi Pigalle, la bourgeoisie, c'est Barbès qui se croise avec les bobos qui parlent trop.
Paris et la France ce sont les idées qui se heurtent et se mélangent.
Dans tout ça vous avez les français.
Réaliser ce que c'est d'être français c'est quelque chose qu'on avait oublié.
Le français est un dur à cuir, il a du mal à garder ses opinions et à écouter son président.
Le français se moque de tout et écoute du Gainsbourg. Il regarde les guignols depuis son enfance et rit de tout.
Il fait surtout tout l'inverse de ce qu'on lui dit de faire.
Il se rend Place de la République dans un Paris en état de siége. 
Il est franc, bon vivant, Il argumente de tout et aime les longs discours. 
Il adore les insultes en guise de mots d'amour, raffole de manger comme un porc. 
Mais le français est romantique, croit au premier baiser, au premier rencard. 
Il trouve ses mots dans les citations de Voltaire ou Rousseau et sait voir la vie en rose même quand tout est gris. 
Il adore voyager, se trouve au quatre coins du monde et c'est d'ailleurs la qu'il est plus français que jamais.
Il n’arrête jamais de parler de Q, que se soit quand il se pèle le fion ou quand il achète quelque chose qui coûte la peau du Q.
Il parle de baise et baise ouvertement et librement, il rêverait d’être né en 1970, année érotique.
Il est libre, comme Diego, se fout complètement du qu'en dira t-on et aime traverser partout sauf aux passages piétons. 
Alors c'est peut être en ça que vous, fous de Dieu, qualifiez notre capitale d'une capitale d'abomination et de perversion.

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Et puis viendra la mémoire.

En chacun de nos verres, de nos vies en terrasse, de nos concerts et de nos cris dans un stade.
Pour vos familles, pour vos amies, pour la vie que vous esperez.
En mémoire de vous, nous n'abandonnerons jamais.
N'abandonnons jamais ce qui vous anime, vous dévore.
Ne cessons jamais de chanter la vie, de nous unir, de nous séparer et de nous retrouver.
De nous engueuler, de prononcer de long discours et de dire vos mots les plus sincères après un verre. 
Ne lâchez jamais, jamais le risque d'aimer, de rire et prendre les choses trop à cœur car elles vous révoltent.
N'abandonnez jamais de fumer sur le dos des gens, de jacasser, de fumer, de bouffer, d’être ivre, de rire et de vivre.
 Et puis votre sarcasme, votre cynisme, votre enthousiasme, votre putain en début de phrase et votre merde en point final. 
Riez dans le drame, ne lâchez jamais votre autodérision, votre raison ainsi que votre culot, votre libido et les chansons de Bardot.
Soyez fier de dire que le monde tourne autour de nous. Que nous somme mal élevés. 
Que nous vivons entouré de frères et sœurs black, blancs, beurres, gauchos, bobo mais vivants.
Et le monde entier continuera de dire que nous sommes arrogants. 
Et c'est comme ça qu'aux yeux du monde nous sommes français

Bref vous voyez, nous continuerons tous de prôner ce que vous bannissez: 

la liberté, l'égalité et la fraternité.
Donc sachez que vous n'avez rien gagné.
La liberté ce sont c'est 130 personnes qui sont partis sans défense sous vos armes, sous vos bombes et sous votre inhumanité.  
On ne vous croit pas, on ne veut pas croire à votre prétendu paradis car vous agissez dans la cruauté et l’atrocité .
Ce que vous ignorez encore c'est que le paradis se trouve ici, sur cette terre.
Le paradis apparaît et se forme de nos moments de vies.
Dans ces soirées, dans nos rires enivrés d'un vendredi soir.
Le paradis est maintenant un challenge que l'on se doit de maintenir et d'entretenir.
Mais j'ai envie d'y croire.
Croire que nos vies l'emporterons contre votre barbarie injustifiée et injustifiable.
Croire que tout ira, un peu mieux quand on me demandera si je vais bien.
Croire aussi qu'on continuera de chanter, de danser, de bouffer, de chialer, de baiser encore et de râler toujours plus et d'imaginer, de râler,
Puis de sortir, de courir, d'applaudir les stades et de rire, beaucoup rire.

Jeter la haine et le méfiance.
Je ne sombrerai pas dans la peur d'autrui, je ne me laisserai pas aveugler 
par la haine d'une religion et dans des débats mi-philosophiques mi-identitaires, 
par des discours pseudo politiques et moralisateurs.

Vous avez endormi l’insouciance d'une jeunesse, vous avez tuez la vie en plein cœur.  
Mais je vous promet que ce n'est juste que pour quelques jours, quelques heures.

Certains d'entre vous ont perdu des proches, certains des amis de leurs amis et d'autres des connaissances.

Pour l'ami de ma cousine, Mathieu Hoche qui se trouvait dans cette fosse du Bataclan. 
Alors pour vous, pour nous, et pour eux, par envie et par signe de résistance:
S'ils veulent prôner la haine, nous célébrerons la vie.
Prenez soin des personnes qui vous entourent, de leur vie et de la votre.

Bien à vous, nos infidèles les plus sincères.

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