18/02/2017
LETTRE OUVERTE POUR MA CONSCIENCE
J'ai la chance, malheureusement presque rare, de n'avoir jusqu’à présent pas de conscience politique.
Je devinais à quel parti j'aspirais mais ce que je voulais vraiment j'en avais aucune idée jusqu’à présent.
Mes parents ne m'ont jamais baigné dans des discours politiques et ne m'ont, en aucun cas, influencé à penser leurs idées plutôt qu'une autre.
La politique ils en parlaient ensemble de façon intime mais jamais taboo.
Au collège, je m’étonnais alors d'entendre face à moi des discours politiques si concis et si précis.
Des camarades de classe qui débattais avec une conscience si forte sur des sujets qui nous concernaient à peine.
Et avec le temps je me suis rendu compte que ces discours ne reflétaient
rien d'autre qu'un bain d'influence dans lequel ils avaient été baigné lors de réunion de famille ou devant les infos.
Chez moi, on ne passait pas notre temps à nous bassiner sur un parti et
je n'ai jamais entendu qu'il fallait que j’écoute un politique plutôt qu'un autre.
Je me demandais a l’époque comment se faisait-il qu'aucune aspiration politique me venais.
Surement que j'y portais aussi pas grand intérêt et que ma famille a toujours eu une grande liberté sur ce sujet.
Et j'ai découvert le rap, la liberté des mots, des pensées.
Plus tard au lycée, j'ai réalisé que je ne pouvais pas avoir le même avis que certain.
J'ai su alors avec qui et pourquoi je n'étais pas d'accord.
Et puis un jour ma camarade d'à coté m'a dit ouvertement qu'elle supportait Marine.
J’étais fascinée et atterrée en même temps de discuter avec des camarades qui avaient des avis politique extrémiste mais qui comme moi n'avais pas encore débuter dans la vie.
Et puis il y a 5 ans j'avais 20 ans.
L'âge de voter et l'âge de la pure découvert et de la liberté.
Il y a 5 ans c’était les élections présidentielles et j' étais là, face à mon scrutin sans être sure, sans savoir réellement pour qui voter.
J'ai demandé a mon père quelques minutes avant d'entrer qui n'a pas voulu me dire.
Notre premier bulletin de vote c'est quelque chose de très personnel et très privé.
On a l'espoir que ce papier décidera de l'avenir et pourra changer les choses.
Un acte presque naif alors quand on découvre à peine le monde politique.
Je pense qu'une conscience,quelque qu'elle soit, née d’événements dans notre vie personnelle et sociale.
On doit vivre pour se forger une conscience et la conscience politique doit naître avec des éléments majeurs de ce que l'on vit durant notre vie de femme, d'hommes, dans nos choix professionnels et les orientations que l'on prendra par la suite.
Il n'y a que récemment ou j'ai fais le constat que mes choix et les événements que je voyais ont fait naître la conscience que j'ignorais depuis.
Le premier élément ça a été mon choix de voyager et de vivre a l’étranger.
Le deuxième a été l’événement qui a marqué la population, comme moi, venu vivre à Londres pour des raisons et que le vote du Brexit a cassé.
Le lendemain de ce choix démocratique a provoqué pour nous tous beaucoup d'incompréhensions, de doutes et de la colère aussi.
Mais une certaine timidité de juger les choix d'un peuple qui n'est pas la notre.
Ça nous ai tombé sans si attendre dans un pays où la question d’intégration est si facile et presque absente.
Ça a soulevé de multiples questions: allons-nous encore participer à l'économie de ce pays alors que nous avons aucune garantie de pouvoir rester? Et si je crois en l'Europe pourquoi rester dans un pays qui n'y croit plus
Ça a chamboulé les raisons pour lesquelles j'étais venue mais ça m'a surtout poussé à croire que c'est si important de s'engager.
Le lendemain, les jours et les mois qui ont suivi m'ont donne une envie irrépressible de lire, de dévorer et de contrer, surtout, ce dialogue qui n'existais pas. Alors j'ai lu.
Et puis le troisième élément a été le reste qui a suivi.
La vague de l'année 2016 avec les attentats, les photos de migrants crevant la dalle aux portes de la Manche et ne voir personne réagir.
Et puis s’apeurer avec mes amis restés aux Etats-Unis devant les élections américaines. Discuter avec eux pour essayer de comprendre ce choix de ne pas aller voter et de laisser fondre devant les yeux du monde entier l’idéologie américaine.
Pas plus tard qu'hier de recevoir un message d'un ami de Chicago attristé et désemparé de la décision de ces concitoyens, inquiet de la suite mais l'espoir que nous autres prendront la leçon pour réagir.
Alors je continue de lire plus que jamais.
Car oui effectivement, la politique à ce don facile de vous révolter et de renverser les choses.
Et peut plus que jamais influencer votre vie et les chemins que vous aviez décidé de prendre.
C'est triste d'ailleurs que les décisions des autres influent autant sur votre avenir et joue avec vos doutes.
Dans deux mois il faudra voter. La belle blague en pleine tempête mondiale.
Voter pour le moins pire, le moins rejeté, le moins attendu mais voter quand même.
Je vous laisse, j'ai un verre à prendre car en attendant on forge ses convictions autour d'une table ou d'un comptoir.
C'est dans ces endroits qu'on se rend compte n’être pas du tout d'accord et qu'il vous vient aussi l'envie de ne pas être d'accord.
Mathilde
xx
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